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Depuis 1975, Dérives produit des films d’auteurs engagés, qui portent un regard personnel et singulier sur le monde.
Dérives, c’est aujourd’hui 3 commissions annuelles de soutien au documentaire de création, principalement aux premières et deuxièmes œuvres. L’atelier propose deux bourses d’aide au développement et à la finition, des aides aux courts-métrages et aux films non-financés, des appels à projets, un accès libre au matériel de tournage et de postproduction, ainsi qu’un encadrement privilégié à l’écriture et à la réalisation. Enfin, l’atelier distribue et vend ses productions, tant en salles, à la télévision qu’en VOD et DVD.
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Lorsque le bateau de Léon M. descendit ... (1979)
‘75
Les cinéastes Jean-Pierre et Luc Dardenne fondent le Collectif Dérives en 1975, d’abord pour produire et réaliser des vidéos d’interventions qui témoignent de l’histoire ouvrière en région liégeoise. Puis, en 1977, Dérives devient, avec l’aide de la Fédération Wallonie-Bruxelles, le premier atelier de production à développer, produire et diffuser du documentaire de création en Wallonie. Jean-Pierre et Luc Dardenne produisent alors leurs propres documentaires avec notamment Lorsque le bateau de Léon M. descendit la Meuse pour la première fois (1979), Pour que la guerre s’achève, les murs devaient s’écrouler (1980) ou R… ne répond plus (1981).
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Gigi, monica et bianca (1996)
‘80
A partir du début des années 80, ils produisent des œuvres de réalisateurs de la Fédération Wallonie-Bruxelles, débutants ou confirmés, comme Bernadette Saint-Remy, Eddy Luyckx, Marian Handwerker, Claude Bouche ou André Dartevelle. Les années 90 sont marquées par la production de nombreux premiers films et de documentaires emblématiques qui connaitront un succès public et critique international comme La vie est un jeu de cartes (1994) de Philippe de Pierpont, Gigi, Monica et Bianca (1996) de Benoit Dervaux ou encore Do you remember revolution (1997) de Loredana Bianconi.
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Le rêve de Nikolay (2017)
‘00
Dès les années 2000, avec toujours comme objectif d’améliorer la qualité des productions et son impact auprès du public, l’atelier fait émerger une nouvelle génération de cinéastes comme Jasna Krajinovic, Sandrine Dryvers, Alice et Cécile Verstaeten, Joanna Krudzinska, tout en continuant à soutenir des trajectoires d’auteurs sur le long terme. Depuis 2012, Julie Freres poursuit ce travail avec des films comme La chambre vide (2015) de Jasna Krajinovic, Before we go (2014) de Jorge Leon ou Rwanda, la vie après (2014) de Benoit Dervaux et André Versaille, tout en privilégiant encore davantage la production de premières œuvres comme Ion (2013) d’Olivier Magis, Coups de foudre (2014) de Christophe Reyners ou Le rêve de Nikolay (2017) de Maria Karaguiozova.
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Century of Smoke (2018)
‘15
Depuis 2015, l’atelier concentre exclusivement sa production sur les premières et deuxièmes œuvres documentaires de longs et courts-métrages, tout en continuant à coproduire et à soutenir des auteurs plus aguerris. De nouveaux dispositifs d’aide au développement et à la postproduction de premiers films sont mis en place, ainsi que des initiatives qui permettent aux auteurs d’expérimenter le langage cinématographique, de tourner dans l’urgence si le sujet le nécessite ou de proposer une vision subjective sur une problématique sociale (aides aux courts-métrages documentaires, autofinancement de films, appels à projets).
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A l’heure où le formatage des films documentaires est de plus en plus prégnant, nous privilégions des œuvres qui regardent le monde, proche et lointain, dans les yeux avec attention et insistance.
En entretenant un dialogue actif avec les réalisateurs tout au long du processus, en mettant à leur disposition une chaîne complète de matériel et en trouvant des financements dédiés à leurs projets, l’atelier propose aux auteurs un espace de réflexion et d’expérimentation qui leur permet d’acquérir plus de confiance et d’assurance dans leur démarche artistique. Cet engagement auprès des auteurs est une manière de défendre un autre cinéma, comme en témoigne cette phrase des fondateurs de Dérives : « A l’heure où le formatage des films documentaires est de plus en plus prégnant, nous privilégions des œuvres qui regardent le monde, proche et lointain, dans les yeux avec attention et insistance ». C’est aussi, au-delà même du cinéma, la volonté de partager une conviction sociale et humaniste qui traverse finalement toutes nos productions.